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Aujourd’hui, c’est l’automne.

Tu ne connaîtras jamais l’automne.

Tu n’as pas eu la chance d’avoir un peu froid et de t’habiller avec des vêtements chauds juste pour le plaisir d’aller marcher et de voir la vie changer. Parce que la vie continue, elle change, mais toi, tu n’y es toujours pas.

C’est beau la vie qui continue. Le temps passe et il est doux et si tu avais eu la chance d’en faire partie, tu aurais vu comme il est bon de sentir le vent d’automne sur ton visage. Tu aurais aimé un chocolat chaud et tu l’aurais tenu un peu avant de le boire pour te réchauffer les mains.

Aujourd’hui, c’est l’automne et je me demande quelle enfant de presque 3 ans tu serais. Et je m’en veux parce qu’il m’arrive de moins penser à toi, petit ange, et il m’arrive de me demander si je ne t’ai pas imaginée.

Tu ne peux pas comprendre ce que je donnerais pour te connaître. Des fois, quand je regarde ta petite sœur, celle qui ne serait pas avec nous si toi tu y étais, je m’en veux encore. Je m’en veux parce que je l’aime et qu’elle ne doit jamais savoir que pour t’imaginer dans nos vies, elle ne peut pas y être.

Mais elle, elle vit pour vous deux. Elle a décidé de prendre toute la place qui lui revient.

Ne t’inquiète pas. Je lui ferai comprendre combien le temps qui passe est merveilleux juste parce qu’elle y a droit. Et que cette place qu’elle occupe dans mon coeur est la sienne. Parce que la tienne, douce Adèle, elle reste toute à toi.

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