Message pour les parents, les oncles, les belles-sœurs, les cousins et cousines…
Noël approche à grands pas. Le sapin est installé, les cadeaux sont enveloppés, les bouchées sont prêtes pour le réveillon. Ce temps de l’année est festif et joyeux. On attend avec impatience les rencontres et les soirées familiales pour reprendre un peu le temps perdu pendant l’année, pour rire, avoir du plaisir et voir les gens heureux. Parmi eux, il y aura sans doute une maman et un papa orphelins. Une maman et un papa qui auront perdu un petit bébé dans les dernières semaines ou les derniers mois. Une maman et un papa qui redoutent le temps des fêtes parce qu’il aurait dû être leur tout premier Noël en famille. Une maman et un papa à qui vous ne saurez quoi dire mais qui auront besoin de tout l’amour possible en ces jours difficiles.
Ce petit bébé, peu importe le nombre de semaines de grossesse, il a bel et bien existé. Son petit cœur battait, il avait 2 bras, 2 jambes et une petite bouche. Cette maman et ce papa avaient peut-être choisi son prénom. Ils avaient commencé à penser aux couleurs de la chambre, ils avaient acheté un petit pyjama, un ours en peluche. Ils avaient déjà imaginé leur vie avec ce petit bout d’eux qui commençait à bouger. Puis, la vie a basculé. Ils se retrouvent les bras et le cœur vides pour fêter Noël.
La seule maladresse que vous pourriez faire, c’est de faire comme si le bébé qu’ils ont perdu n’avait jamais existé ou comme si ce qu’ils vivent était banal. Même si ce n’est qu’en leur faisant un gros câlin en leur disant, au creux de l’oreille, que vous pensez fort à eux, vous leur réchaufferez le cœur pendant un instant.
C’est possible que ce papa et cette maman ne souhaitent pas se mêler aux festivités cette année, surtout si leur peine est récente. Ils n’auront pas le cœur à la fête, ils n’auront pas envie de se changer les idées. Peut-être qu’ils angoisseront juste à l’idée de se retrouver devant le gros bedon rond d’une cousine ou du nouveau-né tout rose du beau-frère. Ils n’auront peut-être pas la force de sourire à tous les « vous êtes jeunes, vous vous reprendrez » maladroits des grands-oncles et préféreront plutôt les éviter. Pour eux, Noël n’aura pas la même signification cette année. Même si c’est difficile pour vous de comprendre, acceptez leur choix et n’insistez pas outre mesure.
N’hésitez pas à en parler, à nommer ce petit bébé devant eux, à leur poser des questions sur ce qu’ils ont vécu. Il y aura sans doute des yeux rougis, peut-être même des larmes, mais si vous saviez à quel point ça leur fera du bien de savoir que leur enfant n’est pas oublié. À quel point ils vous seront reconnaissants de leur ouvrir la porte pour en parler.
S’il est de tradition d’offrir le premier bas de Noël de bébé dans votre famille ou encore que chaque petit-enfant ait sa photo dans l’arbre familial, faites une petite place à ce bébé parti trop tôt dans votre Noël. Si vous avez peur que ce soit mal reçu, prenez le temps de parler avec le papa et la maman et demandez-leur ce qui leur ferait du bien. Ils ne sauront peut-être pas eux-mêmes ce qu’ils souhaitent mais ils vous en seront reconnaissants.
N’essayez pas de trouver les bons mots, offrez-leur tout simplement un petit ange ou encore une plume à accrocher dans leur sapin pour leur démontrer votre amour et qu’ils sachent que vous considérez à la fois ce petit bébé qui n’est pas présent mais aussi la peine qu’ils ont.
Véronique et son homme sont parents de 5 enfants dont un couple de jumeaux : un garçon plein de vie et une fille qui a mis ses ailes à la 24e semaine de grossesse.
Écrivaine refoulée, blogueuse dans l’âme sur Mes Billets Doux, c’est avec grand plaisir qu’elle partage ici ses écrits sur le deuil périnatal.