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Parents orphelins : survivre au temps des Fêtes

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À Parents Orphelins, nous savons que perdre un bébé est l’un des deuils les plus difficiles à vivre et que les Fêtes de fin d’année sont un temps difficile pour de nombreuses familles en deuil de leur bébé comme la vôtre. En effet, le temps des Fêtes est généralement consacré aux réjouissances en famille, avec les amis et parfois, dans votre milieu professionnel. L’atmosphère est à la fête et vous aurez peut-être le sentiment de ne pas être en phase, d’être au ralenti alors que tout le monde fonctionne en vitesse normale. Vous vous demandez même parfois si vous êtes normal(e), si vous faites ce qu’il faut et si les choses reviendront un jour à la normale…

C’est dans cet esprit que nous vous avons concocté une thématique spéciale temps des Fêtes dans laquelle vous trouverez des articles, des conseils et des témoignages de parents orphelins qui sont passés par là aussi.

Voici, pour commencer, une liste non exhaustive de suggestions, à lire, à relire et à partager sans modération.

  • Prenez soin de vous – soyez à votre écoute : il se peut fort bien que vous n’ayez pas le cœur à la fête et c’est bien normal. Vous n’êtes pas obligé(s) de prendre part à toutes les célébrations et à toutes les activités auxquelles vous aurez été invité(s), ou auxquelles vous aviez auparavant l’habitude d’assister.
  • Entourez-vous de gens qui vous font du bien dans la mesure du possible, qui respectent votre cheminement personnel et qui sont à votre écoute. Privilégiez aussi les choses qui vous font vous sentir bien, celles que vous aimez plutôt que celles que vous devriez faire mais que vous appréciez moins.
  • Votre conjoint(e) : si vous êtes en couple, n’oubliez pas que votre conjoint(e) est aussi le parent de votre bébé et que lui aussi peut avoir de la peine, éprouver de la tristesse et traverser toute une gamme d’émotions, même si sa façon de l’exprimer peut être radicalement différente de la vôtre. Au besoin, n’hésitez pas à souligner que lui (elle) aussi a été affecté(e) par la perte de votre bébé lorsque par exemple, on vous demande de vos nouvelles. Pensez à l’inclure dans vos activité lorsque cela est possible et respectez sa façon d’agir et sa stratégie d’adaptation à votre nouvelle réalité. On ne le répétera jamais assez, prenez du temps de qualité ensemble.
  • Et vos enfants / fratrie : laissez-leur le droit de ressentir leurs propres émotions et de vivre leur vie d’enfants.  Il vous faudra donc trouver le juste équilibre entre protéger leur émerveillement et leur laisser la possibilité de s’exprimer au sujet du bébé s’ils en éprouvent le besoin. Gardez en tête que les jeunes enfants vivent souvent l’instant présent avec plus d’intensité. Le mieux est d’accueillir leurs émotions comme elles viennent et de répondre à leurs questions sans les devancer. Vous pourriez aussi créer ensemble un objet en mémoire de leur frère ou de leur sœur qu’il(s) pourrait(aient) conserver dans leur chambre ou qui pourrait décorer la maisonnée.
  • Accordez-vous le droit de ressentir : vous avez le droit de vivre les émotions, même celles habituellement réprouvées en société comme la tristesse, la colère, le sentiment d’injustice lorsqu’elles se présentent, même dans des lieux ou à des moments à priori incongrus. Ces émotions sont la marque de tout l’amour que portiez à votre bébé et sont la preuve que vous cheminez dans le processus d’apprentissage de la vie sans lui.
  • Soyez indulgent(e) avec vous même : respectez vos besoins physiologiques et émotionnels. Laissez-vous, par exemple, le droit de décider à la dernière minute si vous assisterez ou non, à une célébration ou si vous vous rendrez à un party. Une fois sur place, offrez-vous le droit de faire une pause dans un endroit calme si vous éprouvez le besoin de vous isoler pour quelques instants… ou même de rentrer chez vous avant la fin. À ce sujet, notre seul conseil serait de répondre « peut-être » à une invitation aussi souvent que cela est possible pour vous laisser l’opportunité d’y réfléchir… ou de changer d’avis.
  • Soyez patient(e), en particulier envers vous-même : le processus du deuil de votre bébé a un rythme, le vôtre. Ce qui signifie qu’il ne peut ni être accéléré, ni mis sur pause et qu’il est tout à fait normal de ressentir de la tristesse plusieurs mois après la perte de votre bébé. Ne perdez pas de vue que la perte d’un bébé est un deuil « brassant », mais il entraîne avec sa résolution, une meilleure connaissance de soi, une plus grande maturité et une capacité augmentée d’apprécier la vie et d’être heureux.
  • Faites-vous un ou des alliés : si la situation le permet, créez un réseau autour de vous qui fera le relais avec d’autres de vos proches pour relayer des informations vous concernant ou concernant votre famille, qui pourra sensibiliser les autres à votre réalité, etc. Cela pourrait être un oncle ou une tante, un(e) ami(e) ou toute autre personne en qui vous avez toute confiance.
  • Ne cultivez pas la culpabilité : si vous avez du plaisir ou si vous éprouvez de la joie, si vous riez, ne vous sentez pas coupable. Le cheminement de deuil n’est pas linéaire et ininterrompu et il est normal qu’il y ait des moments plus agréables que d’autres. Vivre un instant agréable ne signifie pas que vous avez oublié votre bébé tout comme passer à travers un moment moins agréable ne signifie pas que vous régressez. Petit à petit, les moments désagréables devraient s’espacer et leur intensité devrait s’estomper.
  • Soyez égocentrique : adoptez une attitude dans laquelle vous êtes au centre de vos préoccupations, et décidez de ce qui est le mieux pour vous. Faites-le parce que vous êtes à même de savoir ce qui vous convient le mieux et parce que personne ne peut le faire à votre place. Il peut s’agir  de vous accorder à vous-même le droit de ne pas être en contact avec d’autres bébés ou des femmes enceintes, ou d’être averti(s) lorsque vous pourriez vous retrouver au contact de bébés ou de femmes enceintes pour que vous puissiez vous y préparer. Même si c’est votre neveu tout neuf. Même si c’est le bébé de vos meilleurs amis. Même si c’est votre belle-sœur qui est enceinte. Et même si tôt ou tard, vous y serez confrontés que vous le vouliez ou non, vous avez le droit de respecter votre cheminement personnel, de choisir le moment et les circonstances dans lesquels vous serez en contact avec eux et de demander à ce que votre rythme de progression soit respecté.
  • Adoptez de nouvelles traditions : si celles qui faisaient partie du temps des Fêtes ne vous conviennent plus ou ajoutez-en de nouvelles. Il pourrait ainsi s’agir de créer un souvenir décoratif en mémoire de votre bébé, ou de favoriser les rencontres avec des personnes qui comprennent ce que vous vivez comme d’autres parents orphelins, des personnes avec lesquelles vous vous sentez bien ou encore, qui sait, de célébrer les Fêtes au soleil…
  • Créez un malaise : oui oui, n’ayez pas peur de vous exprimer, de parler de votre enfant, même si cela peut créer un malaise chez votre interlocuteur. Vous êtes en deuil de votre bébé et cela vous demande un effort d’adaptation hors de l’ordinaire. Aussi, sans nécessairement déverser un flot incontrôlé d’émotions sur lui, ce n’est pas à vous de le protéger. Dites-vous que vous n’êtes pas responsable de ce ce qui est arrivé, pas plus que êtes responsable de comment votre interlocuteur se sent lorsque vous vous exprimez. S’il se sent mal à l’aise, ça lui appartient. N’oubliez pas non plus que ces quelques secondes de malaise n’ont rien de comparable à ce que vous vivez ou ressentez comme parent en deuil.
  • Faites vos propres règles : gardez en tête que votre peine est teintée par votre personnalité et votre histoire et que c’est ce qui rend votre cheminement unique, et ce, même si certains éléments sont semblables à ceux d’autres parents. Si vous ne vous reconnaissez pas dans les suggestions énoncées plus haut, pourquoi ne pas créer vos propres règles?

En résumé, il est probable que nous n’aimiez pas cette période de l’année et ce n’est pas grave. Mais ne craignez pas qu’il en sera toujours ainsi. Vous apprenez à vivre votre vie en trouvant la place que prendra votre petit bébé dans celle-ci, comme il ne vivra pas à vos côtés… mais dans vos souvenirs et dans votre cœur. Vous avez à vous reconstruire et cela prend du temps.

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