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Je n’ai jamais cru aux signes. Ou plutôt, j’aurais aimé y croire. J’y étais complètement ouverte mais rien n’avait encore pu me laisser convaincre qu’il y avait une vie après la mort, ni aucun lien possible avec ceux partis. Et puis un jour, j’ai eu envie d’y croire.

Cette journée-là, notre vie n’allait plus jamais être la même. Nous aurions désormais un bébé sur une étoile. Bien que la vie nous laissait du temps pour s’y faire, il y avait ce sentiment d’urgence de lui faire une place tout de suite, maintenant, dans notre vie, dans notre maison. Il y avait ce petit cadre, joliment peint de petites coccinelles. L’endroit parfait pour y mettre son petit visage de côté, croqué à la dernière échographie alors que son cœur battait toujours. Elle avait une place de choix, une place d’où elle veillerait sur son jumeau qui naîtrait bientôt.

Quelques jours plus tard, par une belle journée d’automne où il faisait bon de prendre l’air, de respirer le soleil, arrivée de nulle part, cette petite coccinelle s’est posée directement sur mon ventre déjà bien rond. Elle s’est installée délicatement à l’endroit exact où dormait désormais notre fille, où elle allait rester encore quelques semaines, sans vie. Elle ne bougeait pas, elle restait bien sage sur mon ventre.  J’ai repensé au cadre. Une larme a roulé sur ma joue. Je savais qu’elle était bien où elle était, qu’elle profitait de ces derniers moments autant que nous.

Peut-être suis-je folle mais ça me plaît. Ça m’apaise de croire que d’où elle est, Florance ait trouvé une façon de nous faire comprendre qu’il y a quelque chose après la mort, que tout ne s’est pas arrêté ce jour-là. Et j’y crois encore plus fort quand, au printemps, les coccinelles ne s’installent qu’à un seul endroit dans la maison : dans la fenêtre de la chambre où dort son frère jumeau.

 

Véronique et son homme sont parents de 5 enfants dont un couple de jumeaux : un garçon plein de vie et une fille qui a mis ses ailes à la 24e semaine de grossesse.
Écrivaine refoulée, blogueuse dans l’âme sur Mes Billets Doux, c’est avec grand plaisir qu’elle partage ici ses écrits sur le deuil périnatal.

 

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