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Quand tu es une tante, tu ne reçois rien à la fête des mères. Tu ne vis pas l’émerveillement des enfants le matin de Noël. Tu n’as personne pour te réveiller le samedi matin. Les gens avec des enfants te disent souvent que tu es « chanceuse ».

Quand tu es une tante, tu n’as pas droit aux privilèges d’être une maman. Mais quand tu es une tante, ton cœur contient tous ces enfants, qui partagent ta génétique, ces enfants qui sortent directement de tes sœurs et qui te ressemblent.

Malheureusement, quand tu deviens une tante orpheline, les gens ont l’impression que ta peine est moins grande parce que tu ne l’as pas porté cet enfant-là. Ce que ces gens ne comprennent pas, c’est que notre privilège, à nous les tantes-chanceuses-de-ne-pas-avoir-d’enfants, c’est de pouvoir être la première personne à avoir un contact visuel avec ces enfants, directement sortis de leurs sœurs. Mais quand tu es une tante, que le bébé que tu as attendu arrive, mais n’ouvre jamais les yeux, tu ne sais plus trop à quoi tu sers. Tu le berces, tu lui parles, tu lui expliques que c’est vraiment une mauvaise idée de ne pas ouvrir les yeux et tu comprends que tu devras repartir les mains vides. Tu n’es plus une tante. Parce qu’une mère qui a mis un enfant au monde le porte avec elle toute la vie. Mais une tante, quand le bébé pour lequel elle a acheté un pyjama chaud parce qu’elle craignait qu’il prenne froid, ne la regarde jamais, elle n’est rien. Et tous les jours, elle traîne sa peine, que les autres trouvent longue et excessive, et n’en parle pas, parce qu’elle même juge qu’elle exagère peut-être.
Quand tu es une tante, tu ne reçois rien à la fête des mères. Mais toute l’année, à tous les instants, ces enfants, qui te ressemblent, mais ne sont pas les tiens, prennent toute la place dans ton cœur. Et cette enfant parfaite qui ne t’a jamais regardée, tu y penses tous les jours, même si tu ne l’as pas portée.

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