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Le syndrome de l’imposteur s’est installé en moi le jour où sont apparues les petites lignes sur le bâtonnet. Je serai une maman, moi ? J’étais déjà comblée dans mon rôle de belle-maman avec les deux charmants garçons de mon amoureux. Donner la vie, du plus profond de mes entrailles, ne faisait plus partie de mes objectifs de vie à ce moment-là.

Un jour, mon chéri s’est fait reconnecter le « canal famille ». Devenir maman venait de réapparaître dans ma ligne de vie. Juste comme ça, une poussière d’ange m’est tombée dedans, comme le disait si bien Ariane Moffatt. Sans arriver à y croire, une coccinelle faisait lentement son nid sous mon nombril.

Il ne me restait que quelques semaines pour me préparer à l’obtention de mon titre officiel de maman. Mais la vie en a décidé autrement. Notre petite coccinelle a dû être extirpée de son cocon contre son gré. C’était beaucoup trop tôt, ma cocotte n’était pas prête, et moi non plus.

Léa est née à 29 semaines de grossesse, pesant à peine 900 grammes. C’était ma faute, j’avais failli à la tâche, je n’avais pas réussi ma première tâche de maman. Comment pouvais-je prétendre au titre de maman alors que je n’avais même pas été capable de réussir l’essentiel, soit de permettre à mon bébé de se développer, au chaud et en sécurité.

Puis la maladie s’est pointée le bout du nez. Si petite, mais déjà si forte, elle devait lutter pour sa vie alors que j’aurais dû être en train de la protéger. Malgré la douleur, elle a su nous faire sourire et nous rendre fiers. Malgré sa fragilité, elle a su nous démontrer sa force de vivre et sa détermination. Puis un jour, elle a su nous faire comprendre qu’elle en avait assez et elle est partie.

Au fond de mon cœur, on m’a retiré mon titre de maman ce jour-là. Comment pouvais-je être une maman, alors que je n’avais plus de bébé à câliner ? Comment puis-je être une maman aujourd’hui, alors que je ne la vois pas grandir et s’épanouir ?

Bien que vous soyez nombreux à me rassurer encore et encore, à me dire que je suis toujours une maman, je me poserai toujours la question. Comment puis-je être une maman alors que mon bébé, lui, n’est plus là ?

Avec le temps, je suis certaine que je réussirai à accepter qu’une fois maman, on l’est pour la vie. Cette idée fait tranquillement son chemin dans ma tête et dans mon cœur…

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