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Merci de faire de nos cafés des moments privilégiés

Partager c'est aimer et encourager...

À toutes les mamans, papas, partenaires de vie qui sont venus aux cafés-causeries de Parents Orphelins au cours des deux dernières années, ce message s’adresse à vous, mais aussi à tous ceux qui hésiteraient à venir nous rencontrer.

Je partage vos vies depuis maintenant 2 ans. On aurait préféré ne jamais se rencontrer, je sais… mais la vie en a voulu ainsi. Comme je le mentionne souvent en début de rencontre, je suis toujours contente de vous voir, même si je sais fondamentalement que vous auriez voulu être ailleurs.

À chaque groupe, je vous trouve résilient, voire courageux de venir partager votre histoire, votre peine, votre colère, votre cheminement et vos espoirs. Vous avez décidé de plonger dans votre deuil et de tenter de trouver des ressources externes pour vous aider à bâtir vos ressources internes pour « apprendre à vivre avec » le deuil de votre ou vos enfants. C’est souvent le début d’une grande ascension, celle du deuil. J’accueille vos histoires, votre peine, votre colère, votre cheminement et vos espoirs avec un immense respect, une empathie incroyable et aussi un privilège. Ce privilège que vous avez confiance en moi, en nous, en Parents Orphelins, pour faire part de votre histoire de deuil, de votre cheminement et de nous parler de votre ou vos enfants partis ô combien trop vites.

De vous revoir d’une séance à une autre, de voir votre parcours, parfois avec les dents-de-scies propres au deuil, mais de vous voir évoluer à travers cette terrible épreuve me réconforte sur le pouvoir de ce type de groupe, de la force des pairs et de l’importance de briser l’isolement. Dans les derniers mois, j’ai vu à travers les groupes, des amitiés se créer, un réseau d’entraide naître entre les participants, des nouvelles portes s’ouvrir pour eux alors que trop souvent dans les deuils des portes se ferment, des amitiés se brisent, des conflits naissent.

À chaque groupe, vous, participants/parents endeuillés, vous me remerciez. Et je vous réponds que cela me fait plaisir. Mais cela va au-delà de cela, vous êtes, ainsi que mon implication avec Parents Orphelins, mon héritage, ce qui rend ma peine moins souffrante, moins vive. C’est le sens que j’ai trouvé à la perte de mes 4 enfants. Je vous mentionne souvent dans les groupes qu’il y aura « le toi d’avant la perte » et « le toi d’après la perte », car malheureusement, je ne crois pas qu’on puisse redevenir comme avant, on reste avec une cicatrice, on a notre ou nos enfants décédés gravés sur le cœur et occupant nos pensées, mais on renaît, chacun à notre rythme, comme les fleurs au printemps malgré un hiver brutal.

Et malgré qu’encore, après les années qui se sont écoulées, il arrive que les tempêtes, le vent bousculent cette nouvelle fleur que je suis devenue, elle semble résister aux intempéries à chacune d’entre elles et je sais fondamentalement que vous y êtes pour quelque chose. Je tenais donc à vous dire : merci.

Je terminerai ce message de la même façon que je conclue les cafés-causeries: Je vous souhaite de la douceur dans votre parcours du deuil et toute la bienveillance envers vous-même qu’il est possible d’avoir.

Et j’espère, qu’un jour, à votre rythme, vous allez me rejoindre dans ce jardin des nouvelles fleurs.

Julie, maman orpheline de bébé 1, bébé 2, Jacob et Éli, maman privilégiée de Jeremy (6 ans) et animatrice des cafés-causeries