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Lorsqu’on perd un enfant, plusieurs questions nous viennent à l’esprit. Pourquoi? Pourquoi moi? Pourquoi est-ce que ça arrive à ma famille? Qu’est-ce que j’ai fait de mal? J’ai fait tout ce que je devais faire pour protéger ce bébé mais il est quand même mort. Pourquoi? Pourquoi moi? Et la roue continue de tourner.

 

Les mêmes questions reviennent sans cesse. Les questions reviennent parce qu’on y trouve jamais de réponse. La vie devient injuste et on se sent isolés. Isolés parce qu’on sent que personne autour ne comprend. Personne ne comprend et même nous-même nous ne nous comprenons plus. On ne comprend pas comment la vie peut décider de nous enlever notre bébé. On aimerait tant se réveiller et réaliser que ce n’était qu’un cauchemar. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. La réalité devient un cauchemar. Chaque jour on se réveille et on se demande pourquoi nous n’avons pas la chance de bercer notre bébé.

 

Ensuite vient le ressentiment. On en veut à la vie. On en veut à tout le monde. Sans le vouloir, on en veut même aux parents qui ont des enfants. Les voir ensemble, rire et se câliner nous blesse. On les envie parce que ces parents ont eu la chance de retourner à la maison avec leur bébé. On se demande pourquoi eux et pas nous.

 

Auprès de la famille, beaucoup de malaises s’installent. Les cousines avec des bébés, les sœurs enceintes etc. On devient distant. On se sent coupable d’avoir du ressentiment envers eux mais c’est plus fort que nous. Ce sentiment d’impuissance nous déstabilise. Il devient difficile d’être heureux pour les autres même si on le veut. Ce sentiment de jalousie et d’envie que nous n’avions jamais ressenti auparavant vient nous hanter.

 

Heureusement, avec le temps, le ressentiment disparaît tranquillement. Voir un parent avec son enfant reste difficile mais c’est moins pire. Pour ma part, je suis maintenant capable d’être heureuse pour les autres. La perte d’un enfant vient nous changer. Ça nous rend plus fort. Les petits problèmes de la vie ne nous dérangent plus autant parce que nous avons vécu pire.
Les années passent. L’incompréhension reste. Je crois qu’elle restera toujours. Je crois aussi qu’il est impossible d’accepter mais qu’on finit par réussir à vivre avec…Ou plutôt sans…sans notre bébé dans nos bras, sans comprendre pourquoi.

 

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