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Une question qui m’a beaucoup embêtée lorsque mon fils est né, 17 mois après le décès de sa sœur, était de décider si on devait ou non lui parler d’elle. Si je le fais, est-ce que ça lui apportera des questionnements ou des insécurités que je serai en mesure de gérer? Et si je ne le fais pas, c’est évident qu’un jour, il le découvrira et il pourra m’accuser de lui avoir menti ou de lui avoir caché qu’on avait eu un enfant avant lui. Misère, que faire?

D’un autre côté, comme Léanne fait partie de notre vie même si elle n’y est pas physiquement présente, ne pas en parler à mon fils revenait à dire que je ne pourrais jamais en parler, jamais regarder ses photos, sauf en cachette. Cette perspective me plongeait dans le néant, c’était tout simplement inacceptable.

Finalement, on a décidé de continuer comme c’était, c’est à dire que plusieurs photos de notre fille trônent un peu partout dans la maison et une tablette regroupant tous nos souvenirs d’elle se trouve au mur de notre chambre. Le tout ayant fait partie de la vie de fiston dès le départ, et comme nous avons commencé à lui parler de sa grande sœur alors qu’il n’était qu’un nouveau-né, elle a toujours fait partie de sa vie.

Je sais que ça met parfois les gens mal à l’aise qu’on parle de notre fille et que certains se demandent si c’est vraiment nécessaire ou essentiel que nos autres enfants sachent qu’ils ont une grande sœur, mais elle fait partie de notre famille, alors oui c’est essentiel pour nous. De plus, je n’aime pas mentir à mes enfants ou leur cacher des choses, la vie n’est pas un long chemin parsemé de pétales de roses, n’est-ce pas? D’ailleurs, pour reprendre les mots de la marraine de nos deux filles « En leur parlant de la mort, on ne leur invente pas un film d’horreur, on leur apprend ce qu’est la vie et la mort en fait partie. On ne vit pas au pays des Calinours… »

Mon fils a maintenant quatre ans et a la chance d’avoir eu une petite sœur il y a un an, et c’est avec bonheur et fierté que je le vois lui parler de leur grande sœur. Souvent, il fait des dessins où on le voit à côté de sa petite sœur, avec sa grande sœur dans le ciel à côté d’un nuage. Lorsqu’une nouvelle personne entre chez nous, rien de plus normal pour lui que de la prendre par la main, l’entraîner devant le manteau du foyer et lui dire en pointant une photo « Regarde, elle c’est ma grande sœur Léanne, elle est dans le ciel mais on ne peut pas la voir ». Évidemment ça donne lieu à certains regards interrogateurs mais aussi attendris, alors quand je vois ça, je sais qu’on a fait le bon choix pour nous, de donner à Léanne la place qui lui revient dans notre famille de trois enfants.

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