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Aimer ce corps qui donne la mort

Je saisis les petits plaisirs et laisse reposer mon bonheur sur ma famille, toujours sans enfant, mais plus grande que jamais.

Partager c'est aimer et encourager...

Mon premier enfant est une fille. Elle a grandi dans mon ventre durant 15 semaines, au même rythme que l’amour inconditionnel de ses parents. Avant de sentir cette « chose » prendre de la place dans mon ventre, je n’avais jamais réalisé la chance de la femme de pouvoir donner la vie.

Notre bébé avait une maladie chromosomique incompatible avec la vie. L’interruption nous a semblé l’option la moins souffrante pour tous les trois.

J’ai donné la mort.

Comme aimer son corps après une telle tragédie?

Massages, acupuncture, bains chauds, sport, tisane et huiles essentielles… Plus d’un an et trois fausses couches plus tard, je trouve encore difficile de répondre à cette question… Au moins, on peut dire que je suis en forme.

En attendant d’y arriver, je profite des petits moments, je saisis les petits plaisirs et laisse reposer mon bonheur sur ma famille, toujours sans enfant, mais plus grande que jamais.

Annie,
Maman-orpheline