Soutenir un parent endeuillé
je suis un proche
Chaque jour au Québec, des parents perdent un enfant en cours de grossesse ou peu après sa naissance. Sachez que perdre un bébé est l’un des deuils les plus difficiles à vivre et que cette réalité est loin d’être connue ou est souvent incomprise.
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Respectez le deuil des parents
Puisqu’il existe autant de façons de vivre un deuil qu’il y a d’individus endeuillés, il est évident que tous les parents ne vivent pas nécessairement les mêmes émotions en même temps ni avec la même intensité. Afin de vivre leur peine, certains parents cherchent à s’isoler au début du deuil. D’autres ont davantage besoin de parler de l’enfant décédé afin de réaffirmer que celui-ci a réellement existé. Certains cherchent à comprendre et à expliquer la mort de l’enfant.
La longueur du deuil des parents est extrêmement variable puisque plusieurs facteurs peuvent influencer le processus. Celui-ci peut durer de quelques semaines à plus d’un an. N’oubliez pas que même après quelques mois, il est normal que la tristesse remonte par moments. Cela signifie justement que les parents sont en mouvement et qu’ils cheminent dans leur deuil.
Ne cherchez pas les mots magiques
Il est parfois difficile pour l’entourage de comprendre ce que ressentent les parents lorsqu’ils perdent leur enfant. La plupart du temps, les proches se sentent démunis devant la douleur des parents et impuissants devant la colère et l’incompréhension que la mort de l’enfant suscite. Bien que l’un des premiers réflexes soit de vouloir réconforter et aider le couple endeuillé, il est important de garder en tête que le deuil varie d’une personne à l’autre.
Il faut éviter les conseils comme « Cesse de pleurer » ou « Tu devrais passer à autre chose » puisque ceux-ci s’avèrent inappropriés et n’aident pas le parent. Il n’est pas nécessaire de trouver des mots magiques. Parfois, il suffit de laisser parler son cœur et d’être à l’écoute de la peine de l’autre, sans jugement.
Offrez de l’aide concrète
Un message de sympathie est toujours approprié et réconfortant pour les parents. Parfois, les mots échouent et sont inutiles lors d’un décès. Une poignée de main ou une accolade peuvent également servir à communiquer des sentiments. Il ne faut pas avoir peur du chagrin des parents. S’ils pleurent, c’est qu’ils se sentent en confiance en notre présence et ces larmes aideront leur cœur à guérir. Certains parents en deuil ne souhaitent peut-être pas parler autant qu’avant, mais rien n’empêche l’entourage de rester tout près ou de leur ouvrir une porte en leur disant qu’ils sont disponibles pour les écouter s’ils le désirent. Il est également possible d’utiliser d’autres moyens plus créatifs pour offrir un soutien. On entend souvent : « Faites-moi savoir si je peux faire quelque chose ». Les parents accepteront difficilement cette aide, car ils penseront que celle-ci est offerte par politesse et non par véritable désir d’aider.
Les parents en deuil n’ont souvent pas l’énergie d’accomplir les tâches de la vie quotidienne. Leur apporter un repas, faire le ménage, tondre le gazon ou déblayer l’entrée après une tempête de neige peut réellement leur donner un coup de main. Des suggestions d’aide concrètes telles que : « Souhaitez-vous que je promène votre chien durant un certain temps ? », « Je suis présentement à l’épicerie, dites-moi ce dont vous avez besoin et je pourrais vous laisser un sac de provisions à mon retour », « J’ai fait de la sauce à spaghetti et des muffins, ça vous va si je vais vous en porter ? », peuvent également être offertes.
Les écouter, être disponible, accueillir leur peine et respecter leur rythme de deuil sont de réelles façons d’apporter ce soutien espéré.
Les gestes et les paroles qu’il vaut mieux éviter
Les premiers mois du deuil, les parents ressentent souvent le besoin d’en parler et cela les aide à se faire à l’idée qu’ils ne verront jamais grandir cet enfant. Les parents endeuillés vivent et expriment des émotions comme la colère et la tristesse que la société réprouve en général. Ces émotions sont pourtant naturelles et normales. Avec le temps, les pleurs des parents s’espaceront et ils se sentiront mieux, même s’ils n’oublieront jamais leur enfant. Il est normal que le deuil de ce bébé soit long et éprouvant.
Ce qu’ils partagent ou expriment durant le processus peut susciter un malaise chez les autres. Il convient de prendre conscience de ce malaise et de l’accepter. Les quelques minutes de malaise que l’on peut éprouver n’ont rien de comparable à ce que ces parents vivent et ressentent, mais peuvent aider grandement les parents en deuil à se sentir soutenus ou écoutés.
Il ne faut pas avoir peur d’entendre l’histoire de ce bébé ou de l’événement. Quelles que soient les circonstances qui ont provoqué le décès du bébé, il ne sert à rien de chercher des explications ou des raisons à sa mort. Parfois, les bébés meurent sans qu’on sache exactement ce qui s’est passé et vouloir trouver une raison minimise l’ampleur de la peine des parents. Une phrase comme « Il n’y a jamais rien qui arrive pour rien » est inutile, car il n’y a rien qui peut justifier la mort de leur bébé. Les clichés vides de sens comme : « Vous êtes jeunes, vous en aurez d’autres », « Ce serait bien pire si tu l’avais connu », ou encore « C’est mieux que ça arrive plus tôt que plus tard » sont à éviter pour les mêmes raisons.
En tant que parent endeuillé, il est souvent blessant de recevoir des conseils ou des commentaires sur ce qu’on aurait pu faire ou dû faire durant la grossesse ou avant que le bébé ne meure, sur comment on devrait se sentir ou sur ce qu’on devrait faire maintenant pour se sentir mieux. Écouter est plus aidant, surtout quand l’écoute est faite sans jugement.