Mon petit loup, mon Largo, voilà 8 ans que nous nous sommes dit bonjour et au revoir en même temps. Il ne se passe pas un jour où je me demande quel petit garçon tu serais devenu, quelle relation tu aurais eu avec ta grande sœur, quels auraient été tes centres d’intérêt.
Je me suis plu pendant un certain temps à imaginer à quoi tu aurais ressemblé. Ainsi, je pensais que tu aurais acquis les bouclettes et l’esprit espiègle de ton oncle Romain, que ton père t’aurait transmis ses fossettes aux joues et ses yeux bleus verts. De moi, tu aurais hérité des doigts longs et fins qu’on prédestine à un pianiste, une chevelure fine, mais abondante, pas toujours facile à dompter.
Par tes mouvements intra-utérins digne d’un moine bouddhiste, je t’imaginais calme et réservé, mais l’esprit à l’écoute. Je me sentais aussi prête à t’accompagner dans tes pratiques sportives. J’aurais pu même devenir une soccer mom, tiens.
Oh oui, je t’ai imaginé, j’ai rêvé pour toi.
Mais aujourd’hui, je ne te cherche plus, car je te sais avec moi, à ta façon.
Alors, bien sûr, j’aurais préféré te voir t’épanouir et grandir à mes côtés, à nos côtés à tous. Mais aujourd’hui, je ne te cherche plus car j’apprécie les petits clins d’œil de la vie que je me plais à imaginer comme étant les tiens.
Aujourd’hui, je ne te cherche plus car tu resteras toujours mon doux rêve inachevé, le souffle du vent dans mes cheveux, la caresse du soleil sur ma peau un jour d’été, le baiser du sel de l’eau de mer sur mes lèvres.