Vous verrez, ce sont des vagues qu’il faut prendre une à la fois, sans tenter de lutter.
C’était le meilleur conseil qui soit. À l’époque, je ne le savais pas, je me contentais d’écouter chacun des bons mots et des conseils qui m’étaient donnés et qui se faisaient un chemin dans mon inconscient. Aujourd’hui, avec le recul, je sais maintenant que c’était LE meilleur conseil et qu’au fond, c’était simplement ça, se laisser porter par la vague pour garder autant que possible la tête hors de l’eau et éviter la noyade.
C’est avec peu de conviction que je les ai prises une par une, avec un sentiment grandissant qu’elles étaient toujours plus grosses et qu’elles ne s’arrêteraient jamais. Au début, elles me submergeaient littéralement. Un regard, une parole, un souvenir, tout me faisait fondre et c’était chaque fois un recommencement. Cette même douleur et ce même sentiment de vide immense qui, j’en avais bien peur, ne pourrait jamais être rempli.
Mais force est d’admettre que le temps panse les blessures et qu’au fil des jours/semaines/mois qui ont passé, les vagues étaient de moins en moins grosses et leur écho laissait une traînée de nostalgie plutôt qu’un tonnerre de douleur.
Avec le temps, ce sont tous les hommages rendus à mon fils qui ont rempli le vide de son absence.
Merci à ma sœur, pour son legs inestimable à travers son fils, celui de pouvoir porter une partie du nom de Charles-Antoine pour honorer sa mémoire et le garder, bien présent dans notre famille. Un geste simple, mais peu banal que celui de donner à son fils une partie d’un prénom porteur d’une grande signification et qu’elle devra un jour lui expliquer. À son tour, selon son aisance, il pourra lui aussi l’expliquer à d’autres et ainsi à sa façon, laisser une trace tangible du court passage d’un petit être exceptionnel sur terre.
Merci à Raphaëlle qui devra, elle aussi, expliquer à son fils Félix Charles-Antoine que son deuxième prénom porte deux significations, celle d’être un composé de ses deux grands-pères et de l’hommage à un petit bout d’homme qui n’a pas pu s’épanouir comme lui.
Merci à Véronique qui n’a pas peur de me rappeler que mon Charlot est là et qui sans le savoir, me permet d’utiliser ce petit surnom qui me plaisait tant.
Un merci bien particulier à mes parents qui, en hommage à sa petite existence, gardent précieusement l’urne dans leur intimité. Un geste qui dépassait mes capacités, mais qui pour eux, semblait si naturel !
Finalement, merci à tous les autres, qui chaque fois qu’ils voient un papillon, sont capables d’avoir une pensée pour moi, mais surtout pour lui.
Véronique et son homme sont parents de 5 enfants dont un couple de jumeaux : un garçon plein de vie et une fille qui a mis ses ailes à la 24e semaine de grossesse. Écrivaine refoulée, blogueuse dans l’âme sur Mes Billets Doux, c’est avec grand plaisir qu’elle partage ici ses écrits sur le deuil périnatal.