On nous l’a répété telle une promesse. De vive voix ou en sous-entendu. Semblait-il que c’était la recette magique pour passer à travers du deuil : attendre que ça passe. On nous a dit et redit que la peine serait moins grande, qu’on serait heureux de nouveau, que ça passerait avec le temps.
La vérité? C’est vrai que le bonheur revient. La vie reprend son cours, elle continue. On apprécie les moments de bonheur, bien que ce soit avec une immense culpabilité les premières fois ou avec un arrière-goût de trahison. Mais malgré son départ et le vide qu’il a créé, ce petit être a fait partie de notre vie et nous a comblé pendant quelques semaines, quelques mois. On essaie d’oublier le jour où tout a basculé pour mieux se souvenir des papillons qui ont envahi notre ventre quand on a appris qu’il y avait fait son nid. On met de côté l’image de son petit corps sans vie pour mieux se rappeler les bruissements d’ailes de papillon et les vagues qu’il créait. On apprendra à vivre avec… ou plutôt à vivre sans. On lui fera une place dans notre vie. Petite, grande, discrète ou bien en évidence. Une place qui nous rendra heureux de nouveau. Mais jamais ça ne passera.
Parce qu’il y aura toujours quelque chose pour nous rappeler ce petit être parti trop tôt. Une odeur, un geste, une chanson. Parfois, ce sera doux, on sourira même en se l’imaginant. Parfois, ça fera mal, mal au point d’en être malade. Et même si on essaie de la refouler bien loin, de l’enterrer, il vient un moment où cette douleur refait surface.
Et c’est ce qui est magnifique : ça ne passera jamais parce que cet enfant fait désormais partie de nous pour toujours.
Véronique et son homme sont parents de 5 enfants dont un couple de jumeaux : un garçon plein de vie et une fille qui a mis ses ailes à la 24e semaine de grossesse.
Écrivaine refoulée, blogueuse dans l’âme sur Mes Billets Doux, c’est avec grand plaisir qu’elle partage ici ses écrits sur le deuil périnatal.