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Accueillir la Fête des mères autrement

Accueillir la Fête des mères autrement

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Cette année, je change mon fusil d’épaule. J’en suis à la quatrième Fête des mères vide de sa présence. Après un travail d’introspection, je me sens prête à accueillir cette fête sous un autre jour.

 

Les années antérieures je me sentais vide et dépourvue de mes entrailles en cette journée symbolique qui rappelle que nous sommes des mamans. Bien sûr, mon conjoint avait toujours une délicate attention pour me démontrer que j’ai été une maman fantastique. ll n’en demeure pas moins que dans mon cœur, j’anticipais cette journée, sans trop me l’avouer. Comme si le fait d’être maman orpheline est encore plus douloureux à la Fête des mères. Pourtant cette journée est là pour nous permettre de saisir l’occasion  de mettre en lumière ce rôle important.

 

Cette année, je désire être fière de moi. Fière de la maman que j’ai su être pour ma fille. Fière d’avoir été avec elle, jour après jour en lui prodiguant des soins aimants et remplis de passion. Fière d’avoir su l’accompagner pendant les soins palliatifs en lui offrant la meilleure qualité de vie possible. Fière de lui avoir dit qu’elle pouvait déployer ses ailes d’ange quand le moment fut venu. Fière d’avoir été capable de témoigner de son héritage d’amour qu’elle m’a laissé. Fière de m’être levée chaque journée et de l’avoir affronté, armée  de ma résilience et de mon amour pour la vie.

 

Oui, cette année j’ai envie de nommer tout ce dont j’ai pu me relever, tout ce que j’ai pu traverser, accepter. De souligner mon beau travail de maman orpheline. Toute l’année, j’ai été combative, j’ai voulu faire mieux, être une personne meilleure et engagée. J’ai publié un livre et je peine à croire que j’ai su mener à terme cette grande réalisation en l’honneur de ma fille.  Je crois que je mérite cette journée de Fête des mères. Après tout c’est bien ce que je suis : une maman.

 

Être maman est gravé dans notre cœur, l’amour ne meurt jamais, ça en est la beauté mais ça en est aussi la douleur lorsque nous devons embrasser des fêtes significatives dépouillées de notre enfant chéri. Je souhaite un vent de changement et quelque chose de nouveau. Je veux que cette journée me soit dédiée et j’ai envie de la savourer parce que la venue de ma fille a changé ma vie et la remplit d’amour et de joie, malgré la douleur de son départ, malgré l’horreur de sa maladie. Être sa maman m’a rendue heureuse.

 

En tant que mamans orphelines, nous savons que nous n’aurons pas de petits cadeaux mignons bricolés des mains de notre enfant. Nous savons que nous n’aurons pas de bisous mouillés comme nous ne pourrons recevoir ce câlin gratifiant. Notre réalité, c’est celle-ci. Tout l’année durant, je m’efforce d’être positive et de trouver une solution aux maux qui changent avec le temps. De nature positive, je veux demeurer cette année la maman passionnée que je suis et rayonner.  

 

Et vous? Comment soulignerez-vous votre Fête des mères cette année?

 

En somme, il s’agit simplement de se donner de la douceur et du temps. Il faut être patient, car apprendre à s’accueillir demande du temps et des efforts. Malgré le deuil que nous portons, nous avons nous aussi, le droit d’être des personnes heureuses et accomplies.

Josée Drapeau est devenue la maman d’une princesse des étoiles de 17 mois en février 2013. C’est grâce à sa plume remplie d’amour et de passion qu’elle a su traverser la douloureuse épreuve de la perte de sa fille. Éducatrice à la petite enfance et responsable d’un service de garde en milieu familial, Josée est une fille passionnée qui mord dans la vie. Elle se laisse guider par l’amour pour sa fille et portée dans ses projets par l’amour de son mari. Josée est de plus l’auteure du livre Naéva, ma princesse, mon ange qui témoigne de l’inexplicable, de la vie et de la mort qui cohabite, du deuil et de l’espoir qui s’unissent (Éditions de la Francophonie).

 

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