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À toi, la nouvelle maman orpheline

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Il y a quelques jours, quelques semaines, quelques mois, tu es devenue maman pour la première, deuxième, troisième, mais sans doute pas la dernière fois. Tu en doutes peut-être ce matin parce que tu n’as pas, comme toutes les autres mamans autour de toi, ce petit bout de toi dans les bras. Tu n’as pas le cœur à la fête. Mais tu es une maman à part entière, une femme qui a porté la vie. Dans ton ventre, deux cœurs battaient à l’unisson, peut-être même trois.

Souviens-toi, tu étais à la fois si heureuse et si angoissée quand tu as vu le test de grossesse positif. Tu as tout de suite commencé à l’imaginer, tu te demandais s’il était un garçon ou une fille. Tu as commencé à chercher un prénom, tranquillement. Tu as regardé ton livre de grossesse pour calculer la date à laquelle il naîtrait, la grosseur qu’il avait. Tu ne l’avais pas encore senti bouger que ta main ne quittait pas ton ventre. Même papa prenait plaisir à le caresser juste au cas où il aurait senti un petit frisson. Tu ne le connaissais pas encore que tu l’aimais déjà. Tu te jurais déjà de le protéger envers et contre tous. Tu venais à peine de savoir qu’il ferait partie de ta vie que tu avais de grands projets pour ce petit bébé. Tu voulais peinturer sa chambre en jaune avec des lapins, tu voulais l’amener en vacances à la plage, tu magasinais même son plan d’études parce que tu le voyais déjà ingénieur ou médecin!

Et voilà que la fête des Mères approche. Ce devait être ta toute première, avec un bedon prêt à exploser ou encore avec ce petit trésor dans les bras. Tu l’avais déjà imaginée, tu te disais que papa la soulignerait en achetant des fleurs pour te dire que tu étais la meilleure maman du monde. Il aurait peut-être même mis un crayon dans la petite main potelée de votre bébé pour lui faire faire son premier dessin juste pour toi.

Mais ce n’est pas ce que la vie te réservait. Aujourd’hui, le temps s’arrête. Tu regardes cet ours en peluche, sans odeur réconfortante, qui repose sur une tablette, acheté avant que ton monde ne s’écroule et ton cœur ne soit en mille miettes. Ton ventre et tes bras sont vides. Il te manque un baiser pour te réveiller, il te manque le câlin le plus doux du monde. Même si tu as peut être 2-3-4 petits plein de vie qui tourbillonnent, une rose à la main, en te souhaitant une bonne fête des mères, il manque une fleur à ton bouquet. Tu as envie de pleurer, tu as envie de crier à tous ceux qui te souhaite une belle journée à quel point tu as mal.

Sache, nouvelle maman orpheline, que tu es une maman à part entière et qu’aujourd’hui, c’est aussi ta journée. Celle où tu as le droit d’y penser, de te remémorer, de t’ennuyer, de pleurer et, si le cœur t’en dit, d’être heureuse juste un instant sans remords.  

 

Véronique et son homme sont parents de 5 enfants dont un couple de jumeaux : un garçon plein de vie et une fille qui a mis ses ailes à la 24e semaine de grossesse.
Écrivaine refoulée, blogueuse dans l’âme sur Mes Billets Doux, c’est avec grand plaisir qu’elle partage ici ses écrits sur le deuil périnatal.

 

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