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Après avoir accouché de ma poulette qui avait comme destin de n’avoir pas pu voir la lumière de décembre, j’ai tout de suite eu le besoin viscéral de remplir l’espace qui me sert de ventre. Pas par du bon manger de Noël…par un autre bébé. Comme si cet autre bébé aurait le pouvoir magique de me faire oublier celle que je n’ai pas pu ramener chez moi. Belle épaisse.

 

On entend souvent que tout vient à point à qui sait attendre, mais cette journée-là, quand je suis rentrée chez moi après l’hôpital, les yeux en chou-fleur d’avoir trop pleuré, j’ai dit à l’homme qui me sert de mari qu’il fallait qu’on se remette tout de suite au travail. « ÇA ME PREND UN BÉBÉ » lui ai-je dit dans toute ma délicatesse de feu. Sa réponse m’a achevée: « On n’aura plus jamais d’enfant, il n’est pas question que je revive ça une deuxième fois ». J’ai alors ressenti un puissant sentiment d’empathie pour la petite Aurore, cette pauvre enfant martyre. Je vivais un peu le même combat qu’elle en fait de torture.

 

J’avais beau me convaincre qu’un jour, il allait changer d’idée, jamais il ne s’ouvrait à l’idée de même penser concevoir une autre crevette à ajouter à notre chaudrée. Je me disais que peu importe ce qu’il pensait, j’allais pouvoir le piéger dans un coin et qu’il n’aurait pas le choix un jour de dire oui. Ceci dit, je ne pouvais physiquement m’y remettre parce que de toute façon, il paraît que le corps de la femme a un cycle mensuel qui ne laisse pas trop de chance au destin. Comme je n’avais pas encore repris du service au département de la conception, je ne pouvais pas vraiment gérer mon besoin premier. J’ai dû me rendre à l’évidence: je devais laisser la vie passer et attendre le retour sur le marché du travail de mes ovaires.

 

J’ai décidé, après 5 semaines, d’aller rendre visite à des amies, dont une qui était enceinte jusqu’au bout du menton. N.B. Un autre chapitre sera dédié à mon amour (so not) pour les femmes enceintes à cette époque. Un soir pendant mon séjour de plaisance, j’ai vécu le plus beau moment de ma vie, disons de ma semaine. Ma machine interne s’était remise en marche. J’aurais reçu un appel pour me dire que j’étais sélectionnée pour participer au Banquier que je n’aurais pas été plus heureuse. J’ai crié, pleuré et tout de suite appelé mon époux qui me trouvait un peu hystérique.

 

À partir de ce moment-là, j’ai commencé à reprendre espoir en la vie. J’ai dépensé ma paie du Banquier en tests d’ovulation comme si c’étaient eux qui produisaient les bébés et j’ai tout donné pour que le père de mes enfants veuille un autre enfant. Je ne sais pas si c’est mon talent en danse ou mes bons biscuits qui l’ont convaincu, mais j’ai réussi.

 

Je sais que notre bébé espoir n’a pas été une surprise et que sa planification n’a rien laissé au hasard, mais on l’aime et elle sera toujours la boulette qui nous aura convaincus que la vie est belle et que tout vient à point à qui sait attendre…

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