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Dans la vie, on fait souvent de nouvelles rencontres.  On discute, de tout et de rien.  Et l’inévitable survient, à coup sûr.  LA QUESTION : « T’en as combien des enfants ? ».  Une petite question bien anodine, qui se veut souvent une amorce toute simple à la discussion, mais qui, pour moi, réveille une dualité parfois douloureuse entre ma raison et mon cœur de maman quatre fois.  Bien entendu, la plupart du temps, la réponse est dictée par ma raison, et ma bouche répond alors : « Trois ! Trois filles… » (Et oui, points de suspension !) Et à ce petit moment là, quand je dis trois, mon cœur lui crie « quatre ! ».  

Mais j’écoute ma raison parce que j’ai bien vite compris que la question suivante, ce sera : « Et ils ont quel âge tes enfants ? ».  Donc, afin d’éviter d’avoir à expliquer que ma première, eh bien elle AURAIT presque 9 ans, en fait, elle n’en a pas d’âge parce qu’elle est décédée juste avant de naître. Et là, un malaise serait probablement perceptible, un « je m’excuse » ferait probablement écho.  D’ailleurs, l’utilisation du mot « excuse » je ne l’ai pas toujours bien compris, mais je l’attribue maintenant à une forme courte et directe synonyme possible de « je m’excuse de t’avoir posé la question ».  Donc, après avoir vécu cette situation malaisante à quelques reprises, j’ai appris à prioriser la réponse de la raison, celle qui sous-entend la question plus complète suivante : « combien as-tu d’enfants vivants ? ».

Parfois, l’histoire est différente un peu.  Parfois, je ressens une certaine ouverture chez cette autre personne.  Parfois, je sais que je peux me permettre de laisser parler mon cœur.  Dans ces cas-là, la question suivante est souvent : « et comment s’appelait-elle ? », et là, discussion me fait du bien.  Parce que oui, même 9 ans plus tard, parler d’elle me fait du bien.

Et d’autres fois, plus rarement, la rencontre prend une tournure inattendue!  Il arrive que l’autre me dise, avant même d’avoir laissé mon cœur parler, qu’elle (ou il) est elle-même un parent orphelin.  Alors là s’ensuit une complicité de cœurs et une possibilité de confidences inattendues.  Ces rencontres peuvent aussi laisser place aux émotions; quand je me retrouve devant quelqu’un qui a aussi vécu un deuil périnatal, je sais que nous partageons une douleur semblable, que l’autre est en mesure de la comprendre et la ressent aussi.

Personnellement, j’ai remarqué que si je dois en parler mais que le moment n’y est pas propice, ou que la personne rencontrée risque de vivre un malaise, je suis capable d’évoquer cette épreuve sans toucher au côté émotif.  Mais devant un autre parent orphelin, je suis beaucoup plus encline à ouvrir les vannes! … Alors on pleure ensemble et ça fait du bien!

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